« La vie n’est pas un long fleuve tranquille » ou la première croisière de Marie-Rose et Philippe.
Ca y est, notre JaOui est à l’eau le 20 mai 2010 et nos vacances débutent en juin…Tadada! Sonnez trompettes et cornes de brume, on est des vrais marins ! Notre ami et néanmoins amiral nous a aidé à le ramener à Waulsort,
histoire de voir qu’à 3 on passait bien les écluses. Nous, on était chauds comme des braises, prêts à partir au bout de notre beau pays…Nous avions jugé utile de le rapprocher de chez nous pour pouvoir le charger (l’affréter comme on dit) et ce n’est pas les petites écluses qui nous séparaient de Rivière qui allaient nous emm…**. On a donc affréter notre Jaoui et le grand jour est arrivé le samedi 12 juin 2010.
Pas de chance, il pleuvait ! On est en Belgique non ? Départ sur le coup d’onze heures, pas trop pressés par ce temps là… Mise en route, premier 200 mètres et première écluse : RIVIERE. Les portes s’ouvrent, je rentre un peu vite et je m’amarre en catastrophe…Nondidju, Jean Marie, n’est plus là…on est seul à deux sur notre rafiot ! MRo tient la gaffe tellement fort que l’embout se taille et glouglou, plus de gaffe ! Ca commence bien…Heureusement, un batelier hollandais nous « prête » une gaffe en bois vermoulu vieille de 2000 ans et on peut continuer notre chemin.
Deuxième écluse : TAILFER, je rentre sans problème mais toujours un peu vite (eh oui novice, je crois toujours que les portes vont se refermer quand j’arrive !) L’éclusier me fait changer de côté car un 80 mètres arrive et va se mettre là ! Non, non, non parce que là… c’est où je me suis mis tout seul et je veux rester seul !... Inutile, on doit désamarrer et se mettre de l’autre côté…CARAMBA avec mon JaOui qui se manœuvre comme un fer à repasser, je rate tout et me voilà comme un vulgaire bouchon de mauvais pinard dans l’écluse pendant qu’on bassine,… moteur arrière, moteur avant à gauche, à droite…nous avons la nette impression que tout le monde regarde ces « jeunes » !… Stoïque, je voulais juste démontrer à tous ces marins d’eau douce qu’il n’est pas nécessaire de s’amarrer dans une écluse et qu’on peut continuer à naviguer dans un réduit aussi exigu qu’une piscine privée…Vous qui lisez ceci, vous me croyez au moins ?
Bon, le 80m sort le premier, je préfère… et je le suis, tout penaud ! Troisième écluse : LA PLANTE…La péniche hollandaise rentre la première, je suis un peu gêné par ses remous mais on s’habitue…Sur notre front, j’ai l’impression qu’on a des leds clignotantes qui indiquent en grand et en rouge« DEBUTANTS »…Le hollandais bien qu’étant prioritaire me fait sortir le premier bien gentiment…il a compris notre inexpérience et ne voudrait pas que nous abîmions sa belle grosse péniche d’acier avec mes 2T de plastique de St Nicolas… ! Nous sortons donc fiers comme Artaban, mais toujours un peu vite…à la sortie, une péniche en attente met gros gaz juste au moment où nous passons à sa hauteur et vlan, d’un coup plus que sec nous met de travers à 90° nous dirigeant droit contre un plaisancier qui, à voir ses yeux de cabillaud fris, n’y croit pas… Et pourtant : Si !
MRo me crie « Machine arrière toute », (enfin c’est ce que j’ai compris, mais en fait elle criait: Roucoule, roucoule »), d’un violent coup de manette, j’obtempère et me voilà parti en arrière droit dans le mur de l’écluse … « Machine avant toute » ( ça c’est de moi ), me voilà reparti en avant en contrôlant mon dérapage et en passant tout tout près du plaisancier hollandais…oufff ! Un petit signe amical et mon sourire pepsodent ne l’ont pas convaincu à me épondre…sont renfermés ces hollandais !!!
Bon on se calme, la tension ne fait que monter et il pleut toujours ! On passe Namur et on arrive au Gd MALADE…ouh que c’est grand…la tension monte encore d’un cran quand on voit les énormes péniches qui attendent avec nous. MRo ne veut pas rentrer avec : « Mon Amour » on va attendre la prochaine bassinée… Bin non hein »Chouchou », on risque d’attendre jusque demain si tu veux être seule ! On rentre gentiment mais, ce n’était pas encore le top… On sort sans encombre et on se dit 14h, on va manger un bout et prendre un apéro…, juste après la sortie de l’écluse, demi tour et amarrage au mur, face au courant comme des grands. Comme toujours et ce sera la dernière fois, j’arrive un peu vite, MRO met la gaffe et j’entends comme un craquement sec : CRAC ! …exit la gaffe des hollandais…Silence sur le bateau…On n’en peut plus… 3 h de navigation, 4 écluses et rien que de
désillusions… MRo fond en crise de nerfs, je n’en mène pas plus large…Ma charmante fille a justement la bonne idée de me téléphoner : Allo Papa,…(silence)… alors les nouveaux navigateurs ? ça se passe bien ?...(re silence) j’ai cru que MRo allait m’arracher l’oreille et le téléphone pour lui crier de venir la rechercher, qu’on arrête là, qu’on revend le bateau…
Dans ces situations de crise, le mieux est d’attendre la fin de l’orage et de mettre tout à plat, ce que nous avons fait. Nous avons analysé notre –court- parcours et on allait tenter de corriger nos erreurs au mieux. Un petit coup de téléphone à l’amiral qui nous a remonté le moral à sa façon, lisez plutôt:« En navigation, il y a des jours sans et des jours avec, t’es dans un jour sans, ça ira mieux demain ! » Ben voilà une bonne parole qui fait chaud au cœur… ! Le soleil commençait à pointer le bout de son nez et un coin de ciel bleu était perceptible sur Beez…Après une halte de 2 heures, nous sommes repartis doucement et enfin, nos vraies vacances débutaient. Nous avons connu l’enfer pendant une demi-journée mais le reste du voyage allait être le paradis…Réellement… Il faut apprendre un bateau, il faut apprendre aussi à vivre à 2 sur le JaOui qui fait 8 mètres carré à tout casser… MRo a pris en charge les amarres et moi la conduite en douceur,… aller plus doucement et prendre mon temps pour la manœuvre, quelle femme s’en plaindra ?
Nous avons eu grand bleu les 12 jours de navigation, juste un peu de pluie à la frontière hollando-belge sur le retour pendant 2h, de quoi nettoyer le pont ! Le voyage en lui-même nous a fait découvrir les joies inconnues pour nous : le tangage incessant sur le Canal Albert avec des péniches de 3000T ou des portes containers qui naviguent à 30 km/h, des nuits en attente d’éclusage au Juliana kanaal ou parfois, secoué par les péniches naviguant 24h/24 il fallait se tenir à la couchette de sa voisine au risque de la perdre dans l’obscurité ! Des écluses de 15 m de dénivelé à la petite
écluse de Visé peinte en bleu avec des géraniums sur les portes… Les arrêts aux ports de plaisance hollandais pourvus de tout le confort pour 7€ la nuitée. Le charme des petits canaux hollandais où en juin la quiétude de la navigation est de mise. Nous sommes montés jusque Weert par le Juliana Kanaal pour redescendre par le Zuid-Willems Vaart en passant par la Maas et l’Albert Kanaal et nous n’avons éprouvés que du plaisir pour notre première expérience. Même cette petite panne d’impeller qui nous a valu un arrêt forcé de 5h (le temps d’aller chercher la pièce défectueuse à Maastricht) ne nous a guère troublés après le départ chaotique que nous avions connu.
Fin juin, le JaOui était de retour à Waulsort et depuis Namur, nous nous disions, c’est vraiment le plus beau parcours, la Haute-Meuse, notre Haute–Meuse est la plus belle. L’an prochain, nous irons voir plus loin vers la France…
De retour un jour, l’Amiral nous a dit qu’on lui avait dit que d’autres avaient dit… : Ils sont un peu fous, partir aussi loin sans aucune expérience, avec un bateau inconnu pour eux, personne ne l’aurait fait, faut être un peu taré !. Nous, nous l’avons fait et pour paraphraser le grand Michel Audiard : « Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît »… On en a bavé mais juste une demi-journée. On ne le regrette pas et avec tous ces dires on en est
encore plus fiers, nous avons été « quittes » pour une nouvelle tournée générale…
Ca y est, notre JaOui est à l’eau le 20 mai 2010 et nos vacances débutent en juin…Tadada! Sonnez trompettes et cornes de brume, on est des vrais marins ! Notre ami et néanmoins amiral nous a aidé à le ramener à Waulsort,
histoire de voir qu’à 3 on passait bien les écluses. Nous, on était chauds comme des braises, prêts à partir au bout de notre beau pays…Nous avions jugé utile de le rapprocher de chez nous pour pouvoir le charger (l’affréter comme on dit) et ce n’est pas les petites écluses qui nous séparaient de Rivière qui allaient nous emm…**. On a donc affréter notre Jaoui et le grand jour est arrivé le samedi 12 juin 2010.
Pas de chance, il pleuvait ! On est en Belgique non ? Départ sur le coup d’onze heures, pas trop pressés par ce temps là… Mise en route, premier 200 mètres et première écluse : RIVIERE. Les portes s’ouvrent, je rentre un peu vite et je m’amarre en catastrophe…Nondidju, Jean Marie, n’est plus là…on est seul à deux sur notre rafiot ! MRo tient la gaffe tellement fort que l’embout se taille et glouglou, plus de gaffe ! Ca commence bien…Heureusement, un batelier hollandais nous « prête » une gaffe en bois vermoulu vieille de 2000 ans et on peut continuer notre chemin.
Deuxième écluse : TAILFER, je rentre sans problème mais toujours un peu vite (eh oui novice, je crois toujours que les portes vont se refermer quand j’arrive !) L’éclusier me fait changer de côté car un 80 mètres arrive et va se mettre là ! Non, non, non parce que là… c’est où je me suis mis tout seul et je veux rester seul !... Inutile, on doit désamarrer et se mettre de l’autre côté…CARAMBA avec mon JaOui qui se manœuvre comme un fer à repasser, je rate tout et me voilà comme un vulgaire bouchon de mauvais pinard dans l’écluse pendant qu’on bassine,… moteur arrière, moteur avant à gauche, à droite…nous avons la nette impression que tout le monde regarde ces « jeunes » !… Stoïque, je voulais juste démontrer à tous ces marins d’eau douce qu’il n’est pas nécessaire de s’amarrer dans une écluse et qu’on peut continuer à naviguer dans un réduit aussi exigu qu’une piscine privée…Vous qui lisez ceci, vous me croyez au moins ?
Bon, le 80m sort le premier, je préfère… et je le suis, tout penaud ! Troisième écluse : LA PLANTE…La péniche hollandaise rentre la première, je suis un peu gêné par ses remous mais on s’habitue…Sur notre front, j’ai l’impression qu’on a des leds clignotantes qui indiquent en grand et en rouge« DEBUTANTS »…Le hollandais bien qu’étant prioritaire me fait sortir le premier bien gentiment…il a compris notre inexpérience et ne voudrait pas que nous abîmions sa belle grosse péniche d’acier avec mes 2T de plastique de St Nicolas… ! Nous sortons donc fiers comme Artaban, mais toujours un peu vite…à la sortie, une péniche en attente met gros gaz juste au moment où nous passons à sa hauteur et vlan, d’un coup plus que sec nous met de travers à 90° nous dirigeant droit contre un plaisancier qui, à voir ses yeux de cabillaud fris, n’y croit pas… Et pourtant : Si !
MRo me crie « Machine arrière toute », (enfin c’est ce que j’ai compris, mais en fait elle criait: Roucoule, roucoule »), d’un violent coup de manette, j’obtempère et me voilà parti en arrière droit dans le mur de l’écluse … « Machine avant toute » ( ça c’est de moi ), me voilà reparti en avant en contrôlant mon dérapage et en passant tout tout près du plaisancier hollandais…oufff ! Un petit signe amical et mon sourire pepsodent ne l’ont pas convaincu à me épondre…sont renfermés ces hollandais !!!
Bon on se calme, la tension ne fait que monter et il pleut toujours ! On passe Namur et on arrive au Gd MALADE…ouh que c’est grand…la tension monte encore d’un cran quand on voit les énormes péniches qui attendent avec nous. MRo ne veut pas rentrer avec : « Mon Amour » on va attendre la prochaine bassinée… Bin non hein »Chouchou », on risque d’attendre jusque demain si tu veux être seule ! On rentre gentiment mais, ce n’était pas encore le top… On sort sans encombre et on se dit 14h, on va manger un bout et prendre un apéro…, juste après la sortie de l’écluse, demi tour et amarrage au mur, face au courant comme des grands. Comme toujours et ce sera la dernière fois, j’arrive un peu vite, MRO met la gaffe et j’entends comme un craquement sec : CRAC ! …exit la gaffe des hollandais…Silence sur le bateau…On n’en peut plus… 3 h de navigation, 4 écluses et rien que de
désillusions… MRo fond en crise de nerfs, je n’en mène pas plus large…Ma charmante fille a justement la bonne idée de me téléphoner : Allo Papa,…(silence)… alors les nouveaux navigateurs ? ça se passe bien ?...(re silence) j’ai cru que MRo allait m’arracher l’oreille et le téléphone pour lui crier de venir la rechercher, qu’on arrête là, qu’on revend le bateau…
Dans ces situations de crise, le mieux est d’attendre la fin de l’orage et de mettre tout à plat, ce que nous avons fait. Nous avons analysé notre –court- parcours et on allait tenter de corriger nos erreurs au mieux. Un petit coup de téléphone à l’amiral qui nous a remonté le moral à sa façon, lisez plutôt:« En navigation, il y a des jours sans et des jours avec, t’es dans un jour sans, ça ira mieux demain ! » Ben voilà une bonne parole qui fait chaud au cœur… ! Le soleil commençait à pointer le bout de son nez et un coin de ciel bleu était perceptible sur Beez…Après une halte de 2 heures, nous sommes repartis doucement et enfin, nos vraies vacances débutaient. Nous avons connu l’enfer pendant une demi-journée mais le reste du voyage allait être le paradis…Réellement… Il faut apprendre un bateau, il faut apprendre aussi à vivre à 2 sur le JaOui qui fait 8 mètres carré à tout casser… MRo a pris en charge les amarres et moi la conduite en douceur,… aller plus doucement et prendre mon temps pour la manœuvre, quelle femme s’en plaindra ?
Nous avons eu grand bleu les 12 jours de navigation, juste un peu de pluie à la frontière hollando-belge sur le retour pendant 2h, de quoi nettoyer le pont ! Le voyage en lui-même nous a fait découvrir les joies inconnues pour nous : le tangage incessant sur le Canal Albert avec des péniches de 3000T ou des portes containers qui naviguent à 30 km/h, des nuits en attente d’éclusage au Juliana kanaal ou parfois, secoué par les péniches naviguant 24h/24 il fallait se tenir à la couchette de sa voisine au risque de la perdre dans l’obscurité ! Des écluses de 15 m de dénivelé à la petite
écluse de Visé peinte en bleu avec des géraniums sur les portes… Les arrêts aux ports de plaisance hollandais pourvus de tout le confort pour 7€ la nuitée. Le charme des petits canaux hollandais où en juin la quiétude de la navigation est de mise. Nous sommes montés jusque Weert par le Juliana Kanaal pour redescendre par le Zuid-Willems Vaart en passant par la Maas et l’Albert Kanaal et nous n’avons éprouvés que du plaisir pour notre première expérience. Même cette petite panne d’impeller qui nous a valu un arrêt forcé de 5h (le temps d’aller chercher la pièce défectueuse à Maastricht) ne nous a guère troublés après le départ chaotique que nous avions connu.
Fin juin, le JaOui était de retour à Waulsort et depuis Namur, nous nous disions, c’est vraiment le plus beau parcours, la Haute-Meuse, notre Haute–Meuse est la plus belle. L’an prochain, nous irons voir plus loin vers la France…
De retour un jour, l’Amiral nous a dit qu’on lui avait dit que d’autres avaient dit… : Ils sont un peu fous, partir aussi loin sans aucune expérience, avec un bateau inconnu pour eux, personne ne l’aurait fait, faut être un peu taré !. Nous, nous l’avons fait et pour paraphraser le grand Michel Audiard : « Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît »… On en a bavé mais juste une demi-journée. On ne le regrette pas et avec tous ces dires on en est
encore plus fiers, nous avons été « quittes » pour une nouvelle tournée générale…